Katia BOURDAREL (1970) vit et travaille à Paris, France.
Son œuvre se joue du polymorphisme des medias qu’elle utilise et auxquels elle apporte sa sensibilité propre influencée tant par la culture populaire que par sa propre histoire. L’artiste interroge notre capacité d’émerveillement à travers des œuvres explorant la mémoire collective mais aussi l’intimité de chaque mémoire.
Avec la série d’huiles sur toile « Narcisse », Katia Bourdarel mène une réflexion sur les états de passages et de failles, sur la complexité des émotions et les devenirs possibles de l’être, sur le fonctionnement de la psyché et les processus d’individuation, le rapport à soi, à l’autre et au monde, notre quête d'identité.
Partant du mythe de Narcisse qui aurait longtemps vécu s’il n’avait jamais son propre visage, cette série marque l’hésitation entre présence et absence de la figure humaine. Les corps enveloppés, dissimulés, sont isolés dans un cocon soyeux, privés de toute identification qui permettrait la communication ou la reconnaissance. Le charnel prévaut, se métamorphosant. Et toujours la déliquescence qui rôde.
Alexandre et Florentine LAMARCHE-OVIZE (1978 et 1980) forment un duo d’artistes qui vivent et travaillent à Aubervilliers, France.
Leur œuvre se caractérise par une quête insatiable et encyclopédique des éléments de botanique, d’horticulture et du quotidien que constitue la nature. Les artistes effectuent des recherches extensives, explorant les écrits scientifiques et le mouvement « Arts and Crafts », qu’ils associent étroitement au processus, au savoir-faire et à l’art du dessin. Avant toute matérialisation de l’œuvre, chaque annotation et projet est consignée dans les carnets de notes et de croquis.
La série « Barbodoigts » est une série évolutive de vases en céramique, réalisés à partir de motifs dispersés dans l'atelier et extraits des carnets. Inspiré de l'illustration jeunesse, du design textile, du dessin et des arts décoratif, le travail fini compose un objet-agglomérat aux allures géométriques.
Les toiles « Jura Suisse » sont nées au départ d’agrandissement de la série des dessins « Elisée Reclus, un herbier », 2018. Collages et superpositions permettent de dépasser le sujet floral pour arriver à une abstraction, dont le dessin est le métronome. Les transparences et les recouvrements sont autant d'outils pour un langage surdimensionné oscillant entre narratif et décoratif.
Léopold RABUS (1977) vit et travaille à Neuchâtel, Suisse.
L’artiste revendique une liberté conceptuelle totale, s’éloignant des codes établis, afin d’élaborer de manière purement instinctive des scènes intimistes ou des fresques grandioses instillées par son environnement immédiat familier ou champêtre. Avec humour, il exprime sa réalité, déroutant les perceptions du spectateur, visualisant les émotions fugaces. Fasciné par le folklore, il colore ses œuvres à l’aune d’une culture populaire et bon enfant.
Avec la série « Tableau d’Intérieur », l’artiste nous livre des bribes de conversations intimes, des images sur-focalisées, où les couleurs vives de la mémoire et la force des émotions distordent la réalité entendue. La taille des œuvres n’est pas sans rappeler les miniatures médiévales ou de la renaissance qui nous dressent, aujourd’hui encore, un portrait fidèle des mœurs du temps.
Till RABUS (1975) vit et travaille à Neuchâtel, en Suisse.
Son œuvre se caractérise par une peinture hyperréaliste, créée à partir d’objets du quotidien, qu’il module, reconstruit, transforme avec une liberté assumée. Usant de codes esthétiques connus et reconnus, il trompe l’œil du spectateur pour l’amener au sujet et l’y plonger, parfois perplexe.
La série des huiles sur toile « Fétiches » est inspirée d’un livre d’ethnographie, trouvé en brocante, qui contient toute une collection de fétiches africains. Un texte plus particulièrement indique comment ceux-ci étaient fabriqués, à partir d’un assemblage de substances diverses, trouvées dans l’environnement, auxquelles on attribue des forces particulières.
L’artiste rassemble donc des matériaux trouvés au bord du lac de Neuchâtel et crée ses propres fétiches. Bois flotté, plumes, coquillage, branches d’arbres, mais aussi tout les morceaux de plastiques et autres déchets échoués sur les rives. Le fétiche ainsi construit est mis en scène (socles et éclairage ciblé) comme objet ethnologique, lui offrant ainsi une valeur et une signification sans contrepartie avec la réalité.